Il y a trois ans, alors que je naviguais nonchalamment sur le Web, j'ai rencontré un Trêfle. Nous avons bavardé, et à ma grande surprise, je me suis aperçue que nous parlions le même langage, à la virgule près.

Quelques jours plus tard, il m'invitait à le rejoindre dans une aventure dont nous parlons encore. Il s'agissait d'écrire, à plusieurs, un livre qui ne serait fait que de ses propres préfaces. Son, titre ? Préfaces, bien entendu. Je reparlerai plus tard de l'aventure, de ses joies et de ses larmes, des émotions et des furies, des douceurs et de l'amertume.

Le projet Préfaces est arrivé à terme : le manuscrit dort quelque part, j'en ai un exemplaire auprès de moi. Il n'a pas été édité, mais nous savons qu'il le sera un jour. Les auteurs se sont dispersés aux quatre coins du net. Il y a eu la grande douleur de cette séparation, puis, nous nous sommes retrouvés, nous avons essayé un autre projet, avec d'autres auteurs. La magie n'a pas fonctionné, cette fois : elle ne fonctionne pas toujours. C'est le Livre qui nous mêne, et pas le contraire : nous en faisons l'expérience chaque fois que nous voulons forcer la joie, aller au-delà du merveilleux.

Nous nous sommes séparés à nouveau. J'ai acheté une autre maison, j'ai déménagé ; j'étais occupée par des projets bassement matériels.

J'ai retrouvé le Trêfle sur un petit site privé que je venais d'ouvrir dans l'espoir de le voir apparaitre : le mot l'attire plus surement qu'un sourire. Il est arrivé, tout de vert vétu comme à l'accoutumé. Nous avons repris nos joutes, nos phrases, nos questions, nos rires ; notre extrême pudeur, notre délicatesse hargneuse d'écorchés vifs.


( à suivre )

Bonjour, je me présente : Céline Comte. mais si vous me rencontrez sur la vaste toile du Net, vous verrez plutot CC. Il s'agit de mon nom en raccourci ; celui par lequel tout le monde me connait dans mon petit univers.

Céline Comte, c'est un nom fictif, un nom de plume, un nom à demi inventé. mais à demi seulement.

J'ai fini par comprendre, avec étonnement, que je suis écrivain ; j'écris depuis très longtemps. Tous les auteurs que j'ai eu l'honneur de rencontrer disent cela. Certains ajoutent qu'ils sont nés une plume à la main. J'ai écrit mon premier livre à sept ans, c'était une histoire toute duveteuse : trois petits lapins partaient pour un grand voyage qui devait les conduire du sud de la france jusqu'à Paris. J'ai abandonné mais pauvres lapinoux au bout de vingt pages - ce qui était une performance pour une enfant de cet âge ! Ma grand-tante Aurélie me donnait, sur la capitale, des détails que j'ignorais. C'est ainsi que j'ai attrapé le virus des voyages.

Il m'a mené, ce virus, jusqu'en Amérique, où je suis installée depuis presque trente ans. J'y ai fondé une famille, et de nouvelles racines. Mais lorsque j'écris, il m'est impossible de m'exprimer dans un autre langage que le français.

J'ai ecrit dans divers journaux et magazines féminins, j'ai crée un livre bilingue français-anglais à l'usage d'enfants de 3 à 7 ans, j'ai aussi commi un guide de voyage. je ne compte plus les manuscrits qui dorment dans mes placards. Trois sont terminés - dont un scéanrio écrit à Cannes en plein festival du Cinéma, en 1985.

( à suivre)